On ne le répétera jamais assez, mais le suivi nutritionnel après une chirurgie bariatrique est fondamental. Une amie psychologue utilise souvent l’image du trépied. Pour qu’il soit stable il faut 3 pieds (logique c’est son nom). Mais lesquels sont ils ? Il s’agit de l’activité physique, du fractionnement de l’alimentation et enfin du suivi nutritionnel. Que se passe-t-il si on enlève un de ces 3 piliers ? Bah on tombe. Dans le cadre de la chirurgie de l’obésité, la chute est l’échec de la chirurgie à long terme.
« Je n’ai pas fait tout ce chemin pour regrossir »
A l’évocation de l’échec, les patients disent tous cette phrase. Plus motivés que jamais à gagner ce combat contre l’obésité. Et ils ont raison. Il s’agit bien d’un combat ! L’obésité est une maladie chronique, plurifactorielle. Pour beaucoup de personnes, après une vie de régimes, d’effet yoyo, de diverses prises en charge, la chirurgie bariatrique apparaît comme le dernier moyen d’enclencher un déclic, d’amorcer une perte de poids durable.
Pourquoi avoir à vie un suivi nutritionnel après une chirurgie bariatrique ?
On peut être tenté de se poser cette question. Après tout, si on fait tout bien, qu’on se bouge, qu’on boit à distance des repas et qu’on ne dépasse pas les quantités… Du coup à quoi bon voir un diét (ou un nutri je ne suis pas sectaire) ? On connaît les règles de l’équilibre alimentaire, les aliments caloriques, tout ça. Oui c’est vrai, les patients qui bénéficient d’une chirurgie bariatrique ont souvent une culture diététique importante de part leurs années de régimes. Comme je l’ai dit plus haut, l’obésité est une maladie chronique et la chirurgie n’est pas miracle. Elle ne fait pas tout et ne garantie pas à elle seule la stabilisation du poids à vie.
Comment choisir son diét/nutri ?
Pour moi il y a 3 critères importants :
- il faut que la personne qui va vous suivre connaisse ce genre de chirurgie sur le bout des doigts, connaisse l’impact au long cours sur soi mais aussi sur l’entourage, connaisse les amorces de dérives qui peuvent mettre en échec la chirurgie, etc… Bref une personne qui soit formée spécifiquement à ces chirurgies.
- il faut que la personne qui va vous accompagner ne donne pas de régime mais travaille sur le comportement alimentaire uniquement. En effet, la chirurgie bariatrique n’est pas un énième régime !!!! On peut remanger de tout même un aliment gras et/ou sucré. Oui oui c’est possible et ça ne fait pas prendre de poids si on a un rapport ami avec l’alimentation. Ah le rapport à l’alimentation tout un poème. Difficile d’en penser du bien du jour au lendemain après tant d’années de lute. C’est pourquoi un travail sur le comportement alimentaire est indispensable. Travailler sur les sensations alimentaires, sur l’alimentation réconfort, travailler sur la culpabilité de manger tel ou tel aliment. J’ai dit plus haut que tout le monde connaît les aliments caloriques. C’est vrai les médias nous bassinent tous avec ça. Du coup on culpabilise. Et pour enlever cette culpabilité après l’opération, seul un suivi nutritionnel après une chirurgie bariatrique le permet.
- il faut que vous vous entendiez bien avec la personne qui va vous suivre. Enfin très bien même. C’est un suivi à vie. Si vous n’avez pas de feeling avec le diet/nutri, partez, allez trouvez quelqu’un d’autre. Une personne avec qui vous serez à l’aise, en confiance. Une certaine relation va s’installer au fil des séances. Parfois vous ne parlerez quasiment pas d’alimentation mais de tout ce qu’il y a autour, car tout impact sur l’humeur, sur le comportement alimentaire.